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Le marque-page et l'ex-libris

Chroniques littéraires

#109 "Kentukis" de Samanta Schweblin (éditions Gallimard)

#109 "Kentukis" de Samanta Schweblin (éditions Gallimard)

Samanta Schweblin propose un roman dystopique très original qui ravira sans aucun doute les fans de la série "Black mirror". Si vous ne connaissez pas la série, ce n'est pas grave, vous pouvez aussi vous plonger dans cette lecture très intéressante de par la réflexion qu'elle provoque sur certaines technologies et sur leur utilisation. Le concept de base est original et bien pensé. La diversité des situations et des personnages, mais aussi le style dynamique de l'écrivaine et son aptitude à jongler habilement entre différentes émotions rendent cette lecture addictive et passionnante. A découvrir !

Informations générales :

Roman
Éditions Gallimard
ISBN : 9782072880216
Parution le 14/01/2021
272 pages
20 euros

Le résumé :

Le phénomène se propage rapidement aux quatre coins du globe. Tout le monde en parle, tout le monde veut en avoir un. Lapins, corbeaux, dragons… les kentukis sont de petits robots en forme de peluche, dotés d’une caméra et de trois roues mobiles qui leur assurent une certaine autonomie. Ils sont connectés au hasard à un utilisateur anonyme qui a acheté le droit de les habiter et qui peut se trouver n’importe où sur la planète. Voilà pourquoi ces créatures, qui errent désormais librement dans les maisons et les bureaux, ne sont pas complètement inoffensives : elles scrutent les conduites, enregistrent les conversations et interviennent constamment dans la vie des autres.
Ainsi, une retraitée de Lima peut suivre les mésaventures d’une jeune femme allemande et se réjouir ou s’inquiéter de son sort ; un garçon du Guatemala peut se lancer dans une aventure en Norvège et voir la neige pour la première fois ; un jeune Italien, père fraîchement divorcé, peut combler le vide laissé par son ex-femme. Les possibilités sont infinies mais pas toujours très claires : outre la curiosité et la tendresse, le dispositif suscite de nouvelles formes de voyeurisme, d’obsession, de sexualité et de danger.

Déployant une langue et un imaginaire que l’on compare à ceux de Shirley Jackson et de David Lynch, Samanta Schweblin emporte le lecteur dans une atmosphère hypnotique, aux frontières du thriller et de la science-fiction, et offre une histoire surprenante, sans point mort et radicalement contemporaine.

L'auteur :

Samanta Schweblin est née à Buenos Aires en 1978. Son premier livre de nouvelles paraît en 2002 et en 2008 Des oiseaux plein la bouche reçoit le prix Casa de las Americas. Traduite et publiée dans une dizaine de pays, elle a été reconnue par la revue Granta comme l'une des meilleures narratrices de langue espagnole.

Mon avis :

Connaissez-vous la série télé "Black mirror" ? Si vous n'avez pas encore découvert cette série, foncez visionner cette dystopie. Chaque épisode de cette série raconte une histoire différente. Le point commun de ces histoires est une réflexion sur l'impact des nouvelles technologies sur la société.

Pourquoi je vous parle de cette série ? Tout simplement car le roman de Samanta Schweblin ressemble à un épisode de cette série. Il faut prendre ça comme un compliment venant de moi car je suis tout simplement fan de cette fantastique série. J'ai donc particulièrement apprécié retrouver ce type d'univers dans un roman.

Ce roman choral propose au lecteur de découvrir plusieurs personnages. Ils ont tous pour point commun de posséder un kentuki ou l'accès à un kentuki. Le kentuki est une espèce de petite peluche sur roulette et équipée de caméra. Le concept est le suivant : vous pouvez acheter un kentuki, donc avoir l'objet physiquement avec vous ou bien vous pouvez vous procurer un code d'accès vous donnant le contrôle à distance d'un kentuki au hasard. Lorsque vous possédez la peluche, vous ne savez pas qui la contrôle et même si la personne est dans le même pays que vous. Attention, si la batterie du kentuki n'est pas rechargée à temps, la connexion est définitivement perdue.

Le concept est tordu et pourtant totalement crédible, on imagine sans mal l'arrivée de ce genre d'objet sur le marché. Je ne sais pas si je me suis bien expliqué mais si vous avez bien saisi le concept, alors vous imaginez bien qu'on peut explorer tout un tas de situation et l'écrivaine ne s'en prive pas.

On découvre ainsi toute une galerie de personnage qui vont chacun entretenir un relationnel différent avec des inconnus par le biais des kentukis. Je ne vais pas citer d'exemple, déjà parce qu’il y en a dans le résumé du livre que vous pouvez lire un peu plus haut sur cet article, et puis pour garder la surprise entière si vous venez à lire ce roman.

Pour ma part, j'ai aimé même si j'ai été par moment un peu frustré que l'écrivaine ne s'attarde pas plus sur certains personnages. Effectivement, le rythme du récit est très dynamique, on passe d'un personnage à l'autre rapidement avec des chapitres plutôt courts. On revient parfois sur certains personnages, parfois non, c'est assez inégal. Pour autant, cela ne dégrade pas l'expérience de lecture.

La réflexion sur l'impact de ce type de technologie est très intéressante et les situations sont parfois glaçantes. Il y a une belle alternance entre les émotions. On enchaîne des passages drôles, tristes, angoissants, heureux, il y a un peu de tout et je ne me suis jamais ennuyé au cours de ma lecture. Le style d'écriture est dynamique, moderne et j'ai pris un vrai plaisir à parcourir ces lignes.

Je vous recommande ce roman dystopique qui sort de l'ordinaire. Si vous aimé la série "Black mirror", foncez, vous ne serez pas déçu. Je donne le même conseil pour les lecteurs ne connaissant pas la série. Le concept de base, la diversité des situations et des personnages, la réflexion qu'entraîne cette lecture...Tous ces éléments rendent ce roman intéressant à découvrir.

Ma note : 8/10

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